Brouillons de pensées

Instinct

De première abord, cela peut paraitre exagéré, mais il convient de noter qu'il facile de tout ramener à l'aspect animal de l'Homme, en tant que principe d'action. D'une part, nous avons la volonté de persévérer en tant qu'être. C'est bien sur ce qui est indispensable pour ne pas se laisser mourir. Cela a comme effet de bord de pousser chacun de nous a privilégier son sang, sa famille, son groupe social proche, parfois contre la logique. Cela peut pousser à la mauvaise foi. Cela peut pousser au mensonge. Mais somme toute, on ne cherche jamais qu'à se préserver soi-même. On n'est jamais généreux que pour se construire un personnage qui le serait, pour mieux vivre son rêve. On aime jamais que soi-même, ou un partenaire potentiel de copulation. Car ce que l'on cherche dans une progéniture, c'est d'abord un clone. Ce qui pousse certains parents à préférer donner des conseils rigides, « c'est comme ça qu'il faut faire », plutôt qu'une véritable ouverture d'esprit. Car si l'être encore façonnable ne suit pas le chemin du parent, c'est une sensation de retour en arrière, d'échec de prolifération à l'identique. Et dans le doute, autant en faire plein.

Le bonheur ne devrait pas avoir le monopole de l'objectif à atteindre. L'objectif est la sensation. Que celle-ci soit agréable ou non, ce n'est pas pertinent. j'aime sentir, et j'aime d'avantage sentir être désemparé et triste et perdu, que de me sentir commun. Car encore une fois, je suis poussé par un instinct animal de survie de l'individu, et ce qui me rend unique me donne de la satisfaction. C'est le moteur même de la vie. Être, différent, individuel ; puis se reproduire. Avant de perpétrer des atouts, encore faut-il en prendre conscience. La nature nous a donné cet outil pour se rendre compte de cette unicité : l'auto-contentement. C'est l'indice, le sens de l'unicité. C'est ce qui nous pousse à aimer avoir raison, car cela confirme de nombreuses minutes de temps passées à chercher, ou ne serait-ce que croire. C'est ce qui confirme l'individu, et maximise les chances de survie de l'espèce. Mais on s'arrête toujours à la survie de l'espèce. Pourquoi l'espèce plus que la famille, ou que sais-je ? On peut voir en réalité des priorités, de type individu, famille, colonie, pays, espèce, etc. L'objectif n'a jamais été la survie de l'espèce. L'objectif est la survie de la vie. Et comme la diversité maximise les chances de survie globale, chaque espèce tente de prédominer. Et c'est par cet équilibre instauré que chaque espèce ne peut vraiment dominer toutes les autres, et que l'humain en fait un abus, et tend à détruire l'environnement qui lui est nécessaire. Lorsque les fourmis se battent entre colonies, elles ne cherchent pas la survie de l'espèce. Elles cherchent la survie du génome de la reine. Et l'humain est dans la même mouvance. Car l'humain n'est pas corrompu par l'argent, ou en soif de pouvoir, etc, il est mu par les mêmes forces que tous les animaux, à savoir la volonté de s'instaurer un confort permettant d'avoir de moins en moins d'efforts à faire pour garantir sa pérennité. Que cet effort et sa réussite aient mené à un déséquilibre menaçant la planète n'est en rien pertinent devant la nature de l'homme ; il a juste su être plus efficace, grâce à sa polyvalence. Et comme les fourmis, il préfère sa colonie à celle de son voisin. Il préfère que ce soient ses gènes qui perdurent plutôt que ceux de son voisin. Et c'est dans la nature des choses de vouloir entretenir une tension permanente entre toutes les formes de vie, afin de garantir une polyvalence globale maximisant les chances de survie en cas de n'importe quel évènement.

On peut désormais se poser la question suivante : « Si la vie est un don, pourquoi est-elle si difficile à conserver ? » ; en ignorant le problème qui impliquerait l'existence d'un donateur, que peut-on tirer comme conclusion du fait que la vie soit un combat ?
Elle n'est pas garantie. Elle n'est pas omniprésente. Elle cherche à se conserver elle-même. Sans creuser plus avant, si l'on cherche les motivations de la vie, on trouvera les mêmes motivations que celles de l'individu. Celles qui poussent à perdurer, à se reproduire, etc. Les individus ne sont que des projections fractales du concept même de la vie, qui tend à ne faire que ce qu'elle a toujours fait : perdurer. La vie est mouvement, adaptation permanente anti-statique, et donc anti-matérielle, la matière étant descriptible par la science des instantanés.

Mais que la vie soit comme ça, soit, c'est un fait assez admissible. Le fait que nous soyons conscients pour nous poser la question révèle d'une tout autre catégorie de questions, représentant une sorte de Graal pour les philosophes de l'esprit.