Brouillons de pensées

Rideau

Et derrière ce rideau obscène, j'ai découvert le vrai visage de la réalité. Ou plutôt, j'ai constaté l'absence de visage. Ce personnage sans trait m'a tendu la main. je l'ai suivi dans son royaume vierge, où toutes les toiles étaient blanches, toutes les portées immaculées, tous les poèmes inachevés. j'y ai découvert les pinceaux et les crayons, les instruments de musique et les appareils de capture optique. Et sur cette scène géante n'attendant que ma mise en scène, j'ai commencé à dessiner. j'ai scindé mon être pour mieux me répartir les tâches. Ces multiples créations potentielles m'ont rendu extatique, et d'autant plus frénétique pour la création. Jusqu'à oublier l’ego, détruire l'ego.

Un jour, notre théorie physique aura atteint le point où nous aurons enfin découvert que c'est notre avancée théorique qui forge l'univers, et pas l'inverse. Nous aurons compris que nous ne sommes que des dieux en apprentissage. Et lorsque nous aurons atteint l'émancipation totale de nos capacités, nous détruirons l'Univers, pour le refaire à notre image. Et nous créerons une nouvelle itération divine, où nos créations lutterons avec leur savoir pour trouver le sens de la vie, jusqu'à transcender leur être dans un cycle éternel où la technologie et la spiritualité ne font qu'un avec la vacuité.